HISTORIQUE > UNE IDÉE ET SON ORIGINE

Tout commence avec un immense espace vide. En 1995, après 24 mois de travaux, les voies ferroviaires de Saint-Jean sont entièrement couvertes. Du Pont des Délices à l’avenue Gallatin, un long couvercle de béton permet aux riverains de vivre enfin tranquilles. Le flot quotidien de TGV, trains de marchandises et navettes d’aéroport ne produit plus qu’une très légère vibration. Mais que faire de cette immense dalle en béton de 5500 m2, de ces 750 mètres de terrasse surélevée, de ce grand pansement urbain qui réunit enfin deux quartiers qui se tournaient le dos ? Dans un premier temps, personne ne voit vraiment quoi faire. L’espace est trop grand et trop étroit à la fois, trop atypique. Les pouvoirs publics lancent un concours, gagné par le bureau d’architectes Bonnet Bosson Vaucher, mais après examen, son idée de bâtiments d’activités ne semble guère convenir à l’ensemble de cet emplacement. Par la suite, des entreprises privées esquissent quelques projets, puis abandonnent. 

Et puis un jour, un architecte genevois revient de Paris avec une idée folle. Membre du bureau CDM architectes, Wojciech Mucha a visité les Ateliers associatifs de Montreuil, aux abords de la capitale française. Là-bas, les locataires sont aussi coopérateurs. Pourquoi ne pas faire la même chose à Genève sur ces voies couvertes ? Son collègue Benoît Dubesset y ajoute une autre idée : et si on mettait en place des ateliers sur le modèle des jardins familiaux ? De fil en aiguille naît le projet d’ateliers pluridisciplinaires où artistes et artisans, professionnels et amateurs de toutes sortes se mêleraient dans des espaces simples. Chacun acquerrait une part de coopérateur puis paierait un loyer modeste. Chacun pourrait cultiver ce qu’il veut, son hobby, son art, sa passion, son métier.

Cette innovation sociale et architecturale fait rapidement son chemin. La Ville de Genève se montre immédiatement enthousiaste. Candidat au rôle de promoteur-constructeur, le Comptoir Immobilier sonde la population genevoise et conclut à une forte demande de ce genre d’ateliers. Séduite par ce projet, rassurée par l’engouement qu’il suscite, la Banque Cantonale de Genève se joint aussi au mouvement. Le dossier est pourtant moins simple qu’il n’y paraît. Construire sur un tunnel génère une foule de contraintes techniques ; le projet implique aussi une masse considérable de servitudes administratives. Les membres fondateurs, André L’Huillier, Paul Epiney, Benoît Dubesset, Pierre-Henri Schild, Wojciech Mucha, Jean-Luc Schmidt, Herminio Carro réussissent à déposer un premier dossier fin 1995. Le projet évolue encore tout au long de l’année 96. Au final, les plans prévoient la construction de 5 modules ; chacun sera composé de deux bâtiments reliés par une passerelle au premier étage ; les équipements seront sommaires ; on pourra installer l’eau courante et le téléphone ; les WC seront collectifs ; une coursive longera les ateliers dont les surfaces seront inégales. Quant à la gestion, elle sera confiée à une société coopérative.

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